Pollution électromagnétique au quotidien

Pollution électromagnétique dans le foyer

L’éco-électricité existe, biocompatible avec la préservation de l’environnement et de la santé publique. C’est nouveau. En juin, un atelier du congrès Environord avait invité Alain Lefranc à Lille, électricien de formation, passé formateur de ses pairs dans l’art de supprimer les rayonnements électromagnétiques dans les habitats. Salle comble. « La maison est comme un condensateur, ça rayonne partout !, s’était-il exclamé. On parle alors de pollution électromagnétique ou de electrosmog.

Les taux d’absentéisme au bureau, les pertes de productivité sur un poste de travail ? Pas étonnant avec 150 volts par mètre mesurés au bas du ventre à cause des nids de câbles électriques… ». Alain Lefranc explique la norme à 5 volts/mètre. Et l’absence de formation des électriciens, le manque de sensibilisation des architectes et d’information des particuliers. Le débat récent sur les antennes relais et le classement officiel des ondes des téléphones mobiles en « potentiellement cancérogènes » ont certes refocalisé l’attention de l’opinion. Mais Alain Lefranc pense à autre chose, de bien plus sournois.

Champs électromagnétiques ambiants

Chaque morceau de fil électrique enfoui dans un mur émet un champ électrique, même hors tension, appareils éteints. Ce champ devient aussi magnétique en tension, appareils allumés. Un babyphone ou une simple lampe de chevet au lit du bébé et l’on s’interroge alors : faute de certitudes scientifiques (lire ci-contre) doit-on appliquer le principe de précaution ? Et si oui, comment agir ? Bénédicte Thiriez dirige la crèche 1 2 3 Soleil à Euralille, la première en France à avoir équipé son réseau électrique d’un système antirayonnements. Les travaux ont été réalisés par Flament, électricien à Roubaix. « De plus en plus de particuliers nous posent des questions, ça bouge ! », assure François Ducret, gérant de l’entreprise intervenue depuis dans les crèches de Béthune et d’Isbergues. « C’est dans le vent, dit-il, c’est l’électricité de demain car l’électrosensibilité est un vrai problème. » Les câbles électriques de la crèche ont été blindés d’un feuillard en aluminium qui englobe le fil conducteur et emprisonne les rayonnements. Chaque prise et chaque interrupteur sont encastrés dans une boîte faradisée, avec une peinture métallisée qui piège le champ. Un biorupteur est installé sur le tableau électrique pour couper l’alimentation automatiquement si l’appareil ne fonctionne pas, ce qui évite de refaire tout le câblage dans une maison ancienne.

Pollution électromagnétique et électrosensibilité

« Cet appareil coûte entre 25 et 200 E et il est utile dans les pièces de vie et les chambres à coucher notamment », dit Frédéric Szofinski, le premier électricien de la région à avoir suivi la formation d’Alain Lefranc. Innovelec, son entreprise, est associée à Wormhout à Conception Bois pour promouvoir des habitats plus durables. « Je travaille de plus en plus à la demande de clients électrosensibles, des gens qui ont besoin de se sentir bien chez eux. » Le surcoût de son intervention est compris entre 10 et 30 %, selon les cas, un prix acceptable pour Philippe Haudegond, gérant de Œil pour Œil, agence digitale à Lille, particulièrement exposée aux rayonnements. « Mes vingt salariés sont férus de smartphones, Wifi et tablettes électroniques. J’avais des doutes sur l’innocuité des ondes et j’ai voulu prendre des précautions. » Les appareils ont été mis aux normes d’émission, les multiprises gainées et la wifi écartée. Quant à repasser au téléphone filaire, pas si simple, la culture du sans-fil est déjà profondément ancrée dans les esprits… •

YANNICK BOUCHER


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