La commune de Leers interdit d’interdire l’implantation d’antennes de téléphonie mobile par le conseil d’Etat

Une charte avec les opérateurs, à défaut d’interdire les antennes

Mercredi soir s’est réuni le conseil municipal. Il y a notamment été question de la signature d’une charte avec les opérateurs de téléphonie mobile, suite à la décision du conseil d’État limitant le pouvoir des maires concernant l’installation des antennes, toujours aussi décriées par l’opposition.

PAR WILFRIED HECQUET

Le 2 mars dernier, le conseil municipal de Leers votait une délibération pour refuser toute nouvelle implantation d’antenne relais de téléphonie mobile sur son territoire, « en vertu du principe de précaution inscrit dans la constitution ». une décision faisant suite à un conflit avec Orange, qui avait installé un mât provisoire à un endroit non prévu par l’accord signé avec la ville, et en l’occurrence au bout du jardin de l’élu d’opposition André Nowak. L’affaire avait fait couler beaucoup d’encre.

Mais mercredi soir, le conseil a dû voter une nouvelle délibération pour remplacer celle du 2 mars. Car récemment, le conseil d’État a décidé que les maires avaient dépassé les limites en la matière, et il leur est donc désormais interdit d’interdire (sic) l’implantation d’antennes de téléphonie mobile. Par ailleurs, la délibération leersoise du 2 mars avait été attaquée au tribunal administratif par les différents opérateurs. Ceux-ci (Bouygues, Free, SFR et Orange), ont proposé à la ville, comme à d’autres, de signer une charte, qui doit « accentuer la transparence et le contrôle des expositions des populations aux champs électromagnétiques, d’informer et de dialoguer avec les publics concernés, de sensibiliser les utilisateurs sur de meilleurs pratiques à adopter lors de l’achat et de l’utilisation de téléphones portables, plus particulièrement pour les enfants ».

Pour l’opposition, c’est bien insuffisant. Liliane Pétrieux (LGPL) estime que « la charte ne va pas assez loin. Des savants travaillent depuis 1920 et se sont aperçus des effets des ondes ! » Et de citer les taux d’exposition autorisés dans d’autres payes, largement inférieur à celui de la France (41 à 58 volts/mètre). André Nowak (En Avant Leers) renchérit : « Cette charte fait doublon avec celle adoptée au niveau national, pourquoi ne pas travailler à l’échelle d’un territoire plus large ? » Pour Catherine Boone (Cap Leers), « il faut certes vivre avec son temps (…) mais le rôle de la commune est d’informer les habitants. Une cartographie des antennes permettrait à tout le monde de connaître les implantations. » Une nouvelle rassurante est arrivée de l’adjoint aux travaux, Jean-Robert Decruyenaere, qui a reçu les résultats de tests du niveau des ondes effectués par un organisme indépendant, à la fois en extérieur et en intérieur, notamment au domicile de M. Nowak. Les taux oscillent entre 0,2 et 1,7 volts/mètre, loin donc du taux maximum autorisé. En revanche, l’émission d’ondes venant entre autres du wi-fi atteignaient parfois 0,86 volts/mètre à elles seules ! Pour l’adjoint Jacques Laumaillé, « il ne faut pas en rester au stade des « on dit que… », mais se fier à ce type de résultats. Et on constate qu’en dehors du téléphone, il y a chez nous une multitude d’appareils qui émettent aussi des ondes ! » André Nowak n’est pas convaincu ni rassuré pour autant : « Pourquoi n’a-t-on pas fait plus de mesures, ailleurs ? Il y a aussi une antenne sur le château d’eau par exemple ! » Idem pour Liliane Pétrieux, qui estime que « là-bas, au château d’eau, le taux doit être très élevé !

» Le maire Jean-Claude Vanbelle n’a pas réussi à mettre tout le monde d’accord mais il a son avis sur la question : « Il y a une solution à tout ça : dire à tout le monde de laisser tomber le portable ! » On ne vantera jamais assez le bon sens leersois. •


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