Danger du portable
Les téléphones mobiles sont “peut-être cancérigènes”. C’est la conclusion d’experts internationaux, réunis à l’initiative de l’organisation mondiale de la santé (OMS). D’après Pierre Roelens, neurologue à l’hôpital de Saint-Pierre, le principe de précaution doit au moins s’appliquer pour les enfants.
Voilà plus de dix ans que les chercheurs s’inquiètent des radiofréquences émises par les téléphones mobiles et concluent à des résultats contradictoires entre innocuité et nocivité. Cette fois, c’est l’organisation mondiale de la santé (OMS) qui vient de rendre son avis. Une trentaine d’experts internationaux, réunis à l’initiative du centre international de recherche sur le cancer (Circ), agence spécialisée de l’OMS, ont planché durant huit jours sur les risques de cancer que font courir les “champs électromagnétiques de radiofréquence”, et ont analysé toutes les études conduites sur le sujet.
900 000 GSM À LA RÉUNION
Mardi, ils ont conclu que l’usage des téléphones portables pouvait être dangereux, plaidant pour l’utilisation des kits mains libres et la pratique des SMS. Le Circ a donc proposé que le téléphone portable soit placé dans la catégorie des produits 2B : “peut-être cancérogène”, aux côtés des solvants de pressing, de la laine de verre ou encore des vapeurs d’essence. Le classement retenu est fondé “sur des études épidémiologiques montrant un risque accru de gliome, un type de cancer du cerveau associé avec l’usage du téléphone portable”, a précisé le président du groupe de travail. Alors après “fumer tue”, va-t-on bientôt voir accoler sur nos GSM la mention “téléphoner tue” ? On en est encore loin car la relation de cause à effet n’est pas solidement établie. Les conclusions établies par le groupe de recherche s’appuient en effet sur des études publiées entre 1990 et 2003. D’après le directeur du Circ, il “est important que des recherches complémentaires soient menées sur l’utilisation intensive, sur le long terme, des téléphones portables”. Et il ne faut pas douter des futures parades des lobbies des opérateurs. Selon l’autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), environ 900 000 lignes de portables sont ouvertes dans notre département. Soit plus d’un GSM par habitant. Cette information interpelle donc les Réunionnais. “On ne doit pas avoir son téléphone collé à l’oreille c’est une question de bon sens. Même si rien n’est affirmé de manière formelle, une étude de l’OMS doit toujours être prise au sérieux car elle fait preuve de rigueur scientifique, commente le Dr Pierre Roelens, neurologue au GHSR de Saint-Pierre. Je ne suis pas un adepte du principe de précaution mais les recommandations de prudence sont au moins légitimes chez les enfants car leur cerveau est en développement et leurs cellules sont plus fragiles.”
augmentation des tumeurs du cerveau
Ce spécialiste saint-pierrois observe une augmentation des tumeurs du  cerveau, notamment chez les jeunes. “Ces tumeurs sont provoquées par  une modification de l’ADN qui peut être causé par un facteur  environnemental, explique-t-il. Cela peut-être une substance toxique  comme le benzène dans la cigarette ou encore les ondes  électromagnétiques.” Toujours par principe de précaution, on pourrait aussi ajouter à la  liste des personnes vulnérables aux ondes les femmes enceintes ou les  porteurs d’un stimulateur cardiaque. Et pour ceux qui souhaitent  toujours utiliser leur mobile, ils peuvent suivre les 12 conseils du  site Internet spécialiste en nouvelles technologies cnetfrance.fr, pour  limiter les risques de nocivité. Exemple : “Mieux vaut utiliser une  oreillette filaire plutôt qu’une oreillette sans fil qui dégage des  ondes.” Enfin, le choix des appareils paraît important, car certains  émettent plus d’ondes que d’autres;
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