Le DAS des GSM… Une donnée pour votre santé

Depuis de nombreuses années, il n’est de cesse de voir dans les médias une série de débats autour de la question de savoir si les ondes GSM sont nocives pour l’être humain ou pas.

La question mérite d’être posée du fait que depuis bien des années nous vivons submergés par des ondes, que celles-ci émanent de bornes WiFi, de pylônes de relais GSM, de nos propres téléphones mobiles ou bien encore de nos fours à micro-ondes.

J’avoue n’y avoir jamais vraiment prêté attention, car nombreuses étaient les fois où une nouvelle technologie suscitait de nombreuses réactions négatives. Ainsi, quand la radiophonie a débuté, au début du XXe siècle, nombreux étaient les gens qui hurlaient à qui voulait l’entendre que ces ondes allaient tous nous tuer, que cela représentait un danger pour nos enfants, etc. Nous voilà plus de 100 ans après et nous n’avons à déplorer aucun problème avec cette technologie. Alors pourquoi ce ne serait finalement pas la même chose, mutatis mutandis, pour le réseau GSM.

De fait, les études scientifiques sur le sujet sont relativement nombreuses, mais aucune ne s’accorde sur le sujet. Des études révèlent qu’il n’y aucun danger à utiliser intensivement un téléphone mobile et d’autres tirent la sonnette d’alarme en estimant que certaines ondes peuvent aller jusqu’à briser des brins d’ADN dans notre organisme, ce qui serait susceptible de produire des pathologies graves. Seulement, le problème avec ces études est que les premières se voient discréditées parce que les scientifiques qui les mènent ont souvent des liens avec l’industrie du mobile et que les secondes sont menées par des scientifiques indépendants, mais qui ne disposent pas de l’aura des stars du milieu, ni du matériel le plus évolué que les compagnies de téléphonie sont les seules à fournir à l’œil.

Bref, l’opinion publique nage dans la purée de pois.

A cela, s’ajoute l’armée des paranoïaques qui brouillent encore plus les pistes. Un ami qui travaille pour Belgacom (principale société de téléphonie en Belgique) m’a confié lors d’un déjeuner que la dernière « WTF affair » qu’ils avaient eue, était le cas de plusieurs familles qui avaient déposé plainte auprès de la compagnie de téléphone au sujet de la nouvelle installation d’antenne relais à proximité de leur habitation. Ces familles se plaignaient de céphalées importantes, d’étourdissements, etc., tout ça depuis que l’antenne avait été mise en place… Seulement voilà, si l’antenne était bien physiquement en place, cette dernière n’avait néanmoins toujours pas été activée et n’émettait absolument aucune onde. « Epic Fail » diraient certains…

De la même façon, il est arrivé plus d’une fois en France que des familles se plaignent auprès de compagnies téléphoniques après l’apparition de maladies graves chez leurs enfants, survenues quelques mois après l’installation de pylônes relais à proximité de la maison. Seulement, les compagnies de téléphone, qui ne peuvent prouver dans l’état actuel des choses que leurs pylônes n’y sont pour rien (et cela relève de la probatio diabolica), préfèrent démonter leur relais ou racheter la maison des plaignants, plutôt que d’avoir une armée de journalistes qui vont monter tout cela en épingle et hurler que les compagnies sont des empoisonneurs. Seulement, en agissant ainsi, ils donnent matière également à faire croire qu’on essaye d’enterrer l’affaire, alors qu’il s’agit uniquement d’une question de communication, de volonté de ne pas se faire de la mauvaise publicité, alors même qu’ils n’ont peut-être rien à se reprocher !

La psychosomatique et la psychologie sociale viennent donc encore plus brouiller les cartes, et il est difficile de prendre position de façon rationnelle.

Par ailleurs, ne nous voilons pas la face : quand bien même on démontrerait qu’effectivement les ondes GSM sont susceptibles de produire des effets néfastes à long terme, et encore, de façon relativement hypothétique, cela n’arrêtera pas notre utilisation de cet outil qui a complètement changé notre façon de rentrer en contact avec autrui. Ayant eu une fois ma ligne coupée pendant 4 jours, je peux vous assurer qu’on fait un bon en arrière monumental. L’abandon pour diverses raisons serait inenvisageable et ce n’est pas un problème de santé qui changerait la donne… si vous ne me croyez pas, regardez la consommation de tabac : même avec une étiquette où il est marqué que ce produit tue, les gens dépensent énormément d’argent pour s’en procurer…

Alors si nous ne pouvons raisonnablement pas nous en affranchir, nous pouvons par contre minimiser les risques.

En effet, le seul point sur lequel tout le monde s’accorde c’est sur l’impact négatif de l’effet thermique des ondes : les études démontrent que les ondes GSM ont une tendance à augmenter la température des tissus organiques pouvant à long terme créer des lésions. Pour éviter l’impact nocif de l’effet thermique, on a estimé qu’il y avait lieu de limiter la quantité d’énergie émise par nos terminaux mobiles.

Une donnée très peu connue du public belge est la notion de Débit d’Absorption Spécifique (D.A.S.) ou encore Specific Absorption Rate (S.A.R.). Le DAS est un indice de la quantité d’énergie émise par le rayonnement RF (radiofréquence) qui est absorbé par l’organisme pendant une communication téléphonique via votre terminal mobile. En d’autres termes, il s’agit d’évaluer un taux de radiation sur une partie de votre corps produit par votre téléphone.

Ce débit d’absorption est exprimé en W/kg et la limite à ne pas dépasser est actuellement fixée aux Etats-Unis à 1,6 W/kg et à 2W/kg.

La différence dans cette limitation ne tient pas en ce que l’Union Européenne serait plus laxiste que les Etats-Unis, mais plutôt en ce que l’indice est calculé différemment. L’effet néfaste des ondes dépend en effet de la masse de tissus qui est soumise à l’exposition (pour prendre un exemple trivial, nous avons tous pu remarquer que dans un micro-ondes, vous prendrez plus de temps à chauffer un gros steak qu’une petite tranche de rôti). De ce fait, pour être précis il faut dire que les Etats-Unis fixent le DAS à 1,6 W/Kg par 1g de tissu organique et l’Union le fixe à 2W/Kg par 10g de tissu organique. D’où une différence des indices. Ceci est très important, car la confusion est régulièrement faite sur des sites qui ne distinguent pas l’indice US de l’indice UE, faussant totalement les données. Donc faites attention si vous naviguez sur un site américain, les données ne vous aideront pas forcément.

En France, l’affichage du DAS sur les étalages de GSM est une obligation légale, mais peu de vendeurs pourront vous renseigner sur ce qu’est le DAS, en quoi cela consiste et pourquoi c’est important d’y faire attention. En Belgique, je n’ai jamais vu cette donnée dans les boutiques, seul le « safety user manual » qui se trouve dans la boîte du terminal (comme c’est con) ou une étiquette sous le code barre de la boite peut vous renseigner là-dessus.

Heureusement, les sites des constructeurs regorgent d’information sur le DAS de leurs terminaux, à condition de savoir rudement bien naviguer, parce que je n’ai pas réussi à les trouver via une navigation standard, mais grâce à des petites astuces de recherche google (comme la recherche par mot clé ciblée sur une seule URL, ce que personne ne fait jamais). Pour être honnête, seuls Sony-Ericsson, Samsung et Nokia ont des bases de données facilement utilisables pour trouver les DAS ; par contre, les mauvais élèves de la communication de DAS sont HTC (ce qui est dommage vu leurs résultats) et Blackberry, et plus particulièrement Blackberry qui oblige l’ouverture d’un document pdf pour chaque terminal, ces pdf étant bien sur à des endroits perdus, différents pour chaque mobile : bonjour la galère.

Pour vous éviter ce problème, j’ai pris la peine de recompiler les DAS par rapport à la norme européenne exprimée en W/kg par 10g de tissu organique et en prenant les terminaux mobiles populaires disponibles à la vente sur un site de vente en ligne comme Pixmania. Il faut également savoir que les DAS varient selon différents paramètres comme l’atmosphère, l’humidité, etc. et qu’ils varient même un peu d’un GSM à l’autre alors qu’il s’agit du même modèle (mais la variation est minime) ; les chiffres présentés ici sont les valeurs les plus hautes observées par modèle. Des statistiques suivent la récolte des données.

tableau des DAS

DAS Blackberry, Apple, HTC, Nokia, Samsung, Sony-ericsson Vous remarquerez après tout cela que certains taux sont véritablement affolants (même si légaux) par rapport à d’autres, surtout chez Blackberry dont la moyenne des DAS est assez élevée par rapport aux autres constructeurs (1,10 W/kg pour Blackberry contre 0,70 W/kg pour Samsung). Mention spéciale à Samsung qui ne produit aucun terminal dépassant 1 W/kg de DAS, bravo aux ingénieurs.

Personnellement, je téléphone avec un Nokia E71 et je me rends donc compte que j’ai le terminal le plus trash de toute la gamme Nokia (trop cool -_-).

Je ne peux que vous recommander de faire attention à ce DAS ; pas tant que vous risquez véritablement quelque chose avec un DAS légal mais élevé (personne ne peut vous le dire), mais parce que l’on se rend bien compte que les constructeurs sont capables de faire des terminaux avec des DAS très faibles et pourtant ils ne le font pas systématiquement. Et qu’ils ne viennent pas nous dire que ce sont les réquisits technologiques qui veulent ça, parce que le tableau montre que des terminaux high-tech possédant toutes les connectiques possibles et imaginables sont capables d’avoir des DAS très faibles comme le Galaxy S i900 de Samsung ou le Xperia Play de Sony-Ericsson, sans qu’il y ait des problèmes de transmission. L’inverse existe également, puisque l’iPhone 4 avait des problèmes de transmission à son lancement pourtant sont DAS est loin d’être faible, ce qui démontre que le DAS n’est pas une fatalité nécessaire pour une bonne communication.

En orientant nos choix de consommateur vers des terminaux à DAS faible, nous pouvons pousser les constructeurs à faire plus attention à ce paramètre et diminuer ce débit d’absorption spécifique pour diminuer l’impact thermique nocif des GSM.

Reste encore la question de savoir si au-delà de l’impact thermique d’autres éléments nocifs doivent être pris en compte… mais ça, personne ne peut encore nous le dire en toute certitude…

Pour d’autres modèles, n’hésitez pas à consulter ce site : En cliquant ICI

Mes chiffres viennent directement de la source, mais ce site dont je ne connais pas les sources peut vous faire gagner du temps.

20 mai 2011 par Y. Leiva

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